Onglets

vendredi 8 octobre 2010

Les vieux cartables


Je me suis réveillé, ce matin, en pensant à mes vieux cartables. Ça n'avait pourtant rien à voir avec mon dernier rêve, dont je me souviens clairement, et pourtant c'est horrifié que j'ouvrais les yeux sur un fait: je ne me souvenais plus des mes cartables. Impossible de dire à quoi ils ressemblaient, si j'allais au collège avec un sac de sport ou un cartable en cuir. Je crois que j'ai subi une sorte de traumatisme. Je me rappelle pourtant, en primaire, ce cartable noir en cuir avec une pochette sur le devant pour glisser une étiquette portant son nom. J'avais fait sauter l'enveloppe plastifiée, et la pluie du Nord diluait l'encre de mon prénom alors découvert. Un bon moment. Mais ça, c'était avant le drame.

Un jour neigeux d'hiver 1990, j'arborais un cartable haut en couleur et donc, en plastique. Une marque. Mes parents avaient déboursé pour m'offrir un lafuma, vous imaginez la classe. Jaune, gris et bleu. Avec ça, impossible de louper l'année scolaire. Sauf que.

Les enfants que nous étions avaient l'habitude de déposer leur cartable dans le couloir devant la classe, puis de sortir jouer dan la cour. Nous aurions pu les mettre sous le préau conçu à cet effet, mais déposer son sac dans le couloir était un privilège des « grands » de CM1 CM2. J'y déposais sèchement mes affaires pour aller profiter de la neige, malgré le vent glacial.

Et quand je suis revenu, une odeur de brûlé flottait dans l'air. Mon cartable avait été décalé vers le chauffage central, et il commençait tranquillement à fondre! Une trace marron ornait la façade, faisant penser à une feuille de papier brulée par une cigarette... Mon beau sac était fichu.

Et étonnamment, c'est le dernier souvenir que j'ai d'un de mes sacs d'école. Rien ne me revient à propos du collège. Encore moins du lycée, et de ses belles années. A la fac, je ne me rappelle même pas avoir eu un sac, et pourtant... Allez savoir pourquoi, je ne me souviens pas de mes cartables depuis ce jour-là.