Onglets

mardi 23 novembre 2010

Jeu de drôles

A l'époque, j'entrais au lycée comme un garçon très timide. J'avais choisi une voie générale mais m'était retrouvé en classe avec des inconnus, aucun de mes amis du collège n'était dans ma section, et je me renfermais sur moi-même assez rapidement. Rien ne laissait présager que j'allais m'épanouir. Heureusement, la « pause récréative » me permettait de retrouver des copains, pour reprendre du courage avant de retourner en cours. Le début de l'année en seconde m'avait été très difficile. Puis un jour...

J'avais rendez-vous en salle de pause avec un ami, et en y entrant, j'apercevais celui-ci autour d'une table de jeu, en train de lancer des dés et de réagir à des situations imaginées par un type qui racontait une histoire. Ce type allait se révéler devenir Tonton Alesque, un excellent ami très respecté, et ce jeu, ma porte de sortie vers moi-même. J'entrais de plein pied dans un monde d'imaginaire, de réflexion et d'identité: le jeu de rôle (JdR).

J'avais déjà fait l'expérience des livres dont vous êtes le héros, mais j'étais admiratif devant la liberté d'action proposée par le JdR. Ouvrir une porte devenait une aventure imprévisible, rythmée par un excellent meneur, et soutenue par une équipe de joueurs qui devinrent rapidement mes meilleurs amis. Nous vécûmes des aventures uniques, sachant qu'à la sonnerie notre monde se fermerait pour un retour à la réalité. Nous partagions au quotidien une heure ou deux de quêtes imaginaires, et nous réunissions parfois le mercredi après-midi pour jouer plus longtemps.

Non, le JdR, ce n'est pas une secte. C'est un jeu, une passion, qui m'a permis de m'affirmer, de me retrouver. Une étape essentielle de ma vie. Une histoire d'amitié aussi.


Un de mes amis, justement, en a même issu un métier, un bouquin ! Quant aux autres, nous ne nous sommes jamais perdus de vue. Il en est né une sincère amitié. Ça vous construit un bonhomme, ça.


vendredi 8 octobre 2010

Les vieux cartables


Je me suis réveillé, ce matin, en pensant à mes vieux cartables. Ça n'avait pourtant rien à voir avec mon dernier rêve, dont je me souviens clairement, et pourtant c'est horrifié que j'ouvrais les yeux sur un fait: je ne me souvenais plus des mes cartables. Impossible de dire à quoi ils ressemblaient, si j'allais au collège avec un sac de sport ou un cartable en cuir. Je crois que j'ai subi une sorte de traumatisme. Je me rappelle pourtant, en primaire, ce cartable noir en cuir avec une pochette sur le devant pour glisser une étiquette portant son nom. J'avais fait sauter l'enveloppe plastifiée, et la pluie du Nord diluait l'encre de mon prénom alors découvert. Un bon moment. Mais ça, c'était avant le drame.

Un jour neigeux d'hiver 1990, j'arborais un cartable haut en couleur et donc, en plastique. Une marque. Mes parents avaient déboursé pour m'offrir un lafuma, vous imaginez la classe. Jaune, gris et bleu. Avec ça, impossible de louper l'année scolaire. Sauf que.

Les enfants que nous étions avaient l'habitude de déposer leur cartable dans le couloir devant la classe, puis de sortir jouer dan la cour. Nous aurions pu les mettre sous le préau conçu à cet effet, mais déposer son sac dans le couloir était un privilège des « grands » de CM1 CM2. J'y déposais sèchement mes affaires pour aller profiter de la neige, malgré le vent glacial.

Et quand je suis revenu, une odeur de brûlé flottait dans l'air. Mon cartable avait été décalé vers le chauffage central, et il commençait tranquillement à fondre! Une trace marron ornait la façade, faisant penser à une feuille de papier brulée par une cigarette... Mon beau sac était fichu.

Et étonnamment, c'est le dernier souvenir que j'ai d'un de mes sacs d'école. Rien ne me revient à propos du collège. Encore moins du lycée, et de ses belles années. A la fac, je ne me rappelle même pas avoir eu un sac, et pourtant... Allez savoir pourquoi, je ne me souviens pas de mes cartables depuis ce jour-là.


jeudi 16 septembre 2010

La Rentrée

Je me souviens avec tendresse de ces petits moments, à a rentrée, où l'on appréciait l'odeur du cartable neuf, celle des cahiers encore vierges et le retour à l'école, entre crainte et impatience. Qu'on change d'école ou de niveau, l'appréhension s'effaçait immédiatement quand on retrouvait ses copains: on balançait son sac neuf dans le tas qui s'amoncelait au lieu de la cour et on allait faire les cons un peu plus loin.

Et il me reste un souvenir bien plus marquant de ma période "collège": le cour d'anglais. D'abord, à la sonnerie, alors que nous glandions dans la cour, nous nous précipitions pour nous mettre en rang par deux. De loin, on voyait les profs arriver et venir en tête de nos allées pour nous chercher. Sauf elle. Mme C., prof d'anglais. Il suffisait d'un signe et la rangée s'avançait d'une crainte emplie de respect.
Elle faisait un peu peur, Mme C. Elle était grande, et pas très belle. Cheveux frisés courts, tenues plus que limite, et rigueur militaire, sous un regard caché par de grosses lunettes. Elle n'avait pas d'âge. Ma mère m'avoua un jour l'avoir eu comme prof, elle aussi ! C'est dire !
Quoiqu'il en soit, Mme C. était tout bonnement une extraordinaire prof d'anglais. Par la rigueur et le respect, par quelques pointes de tendresse habilement dissimulées, elle apprit à ses élèves les bases de la langue de Shakespeare.
Pour certains, comme pour moi, elle fut un mentor. Aujourd'hui encore, je parle anglais avec une base plutôt solide, je pense. Tout au long de mes études, l'apprentissage de cette langue fut facilité par ces bases. Elle faisait peur, Mme C., mais c'était une prof super.
A ce jour, je pense qu'elle est en retraite. Parfois j'espère la revoir pour lui dire simplement merci. Merci de m'avoir Justifierenseigné l'anglais comme ça. Mais pas merci de m'avoir donné ce surnom, que tous les profs de langues de collège donnent à leurs élèves au début d'un cycle. Moi, elle m'appelait Bob. Allez savoir pourquoi.

(photo non contractuelle!)

vendredi 16 juillet 2010

Le mercredi

Le mercredi avait toujours un goût particulier. On n'allait pas à l'école dans le village, et pourtant, les enfants n'hésitaient pas à se lever pour profiter des dessins animés, tôt le matin. Encore en pyjama, je m'asseyais sur le canapé, oubliant de petit-déjeuner, pour regarder le Club Dorothée. On y diffusait du bon dessin animé, qui rappellera des souvenirs à chacun: les chevaliers du Zodiaque, Dragon Ball ou Jeanne et Serge, Olive et Tom, Jayce et les Conquérants de la lumière... Que du bonheur ! Il fallait un moment pour que j'aille me laver – souvent vers midi, avant que Maman ou Papa ne rentre du travail. Les dessins-animés quand tu es gosse, c'est un moment sacré. Aujourd'hui j'aime encore des seins animés. Hi hi.

L'après-midi était consacré au sport ! On partait à vélo avec les copains jouer au foot au stade municipal. On se rejoignait tous là-bas et on tapait la balle jusque 17h, quel que soit le temps, sans pour autant que l'activité ne soit régulée comme un vrai entrainement. En tout cas, jusqu'à ce que mon papa s'en mêle et remonte les équipes de jeunes dans le village. Ça fait 18 ans déjà, et l'équipe tourne encore. Bref, on jouait même en été, où on se retrouvait tous les jours jusqu'à la tombée de la nuit. On rêvait d'incarner les stars du foot de l'époque... Roger Boli (bah oui, RC Lens)! Georges Weah ! JPP !


Le mercredi, c'était top. C'était la journée réservée aux copains, aux dessins animés... Pas de devoirs, pas de soucis. Juste des instants, dont on se souvient aujourd'hui avec le sourire aux lèvres... et un brin de nostalgie.

mardi 1 juin 2010

Brisé


Je me suis souvent laissé aller à imaginer ce qu'aurait été la vie avec elle. Perdu dans mes pensées, je voyais un vague avenir, des chemins croisés, une destinée. Mais la réalité était tout autre, de ce jour où, à demi-mot, elle m'avouait son pêché. Dès lors, une nouvelle voie s'ouvrait à moi, bercée par de nostalgiques regrets, un honneur bafoué, une colère amoureuse. Jamais un être ne m'a semblé aussi loin et aussi nécessaire. Obsession. Cauchemar. Déni. Je devenais fou. Une part d'une âme qui se déchire dans un cri céleste, inaudible et pourtant si fort. Un cœur brisé. Une vie pour avancer. Une promesse non tenue.

La vie. De rayons de soleil en jour de pluie, un homme qui se reconstruit n'est jamais beau à voir. S'il semble retrouver une jeunesse, un goût de vivre, ce n'est jamais qu'une façade. Alors, je rencontrais d'autres personnes, je détruisais d'autres espoirs. Je partageais ma colère, toujours victime d'une passion sans faille, naïve et teintée de haine. Ce genre de blessure ne se ferme jamais.
Un ange passe, vieil adage. Arrive une femme, parfaite pour moi. Un cœur énorme, un caractère fort, un sourire malicieux et un regard pétillant. Et l'essentiel, sincère. Une moitié pour l'homme blessé, ce qu'il cherchait. Je retrouvais l'envie. La vie.

Les petits bonheurs, c'est ce qui apporte la joie. Quelques brefs coups de gueule n'auront pas raison de nous, un couple avance ensemble. Événements, voyages, projets: je me laissais porter à travers l'Europe au fil de nos envies, le Je devint Nous et mes blessures s'estompaient. Je m'adaptais, développais de nouveaux centres d'intérêt, et y trouvait mon compte. Quelques touches de clavier eurent raison de moi, la lueur blanchâtre de l'écran, le partage firent de moi l'homme que je suis aujourd'hui. Je me sens quelqu'un.


Enfin, ce jour, où quelques lettres tapées sur ce même écran me rappelèrent à son souvenir. Cette femme qui m'a brisé, le fantôme de mes nuits, l'ombre de moi-même, réapparaissait. Cœur battant, quelques mots échangés, et des questions plein la tête. Qu'est-elle devenue? A t-elle oublié? Ou est-ce que ces échanges pourraient mener, alors que nos vies se sont construites autour d'autres personnes? Et surtout, qu'est ce qui s'est passé? La douleur renait. Emplie de regrets, de nostalgie, de haine et d'amour, sentiments indescriptibles qui me mènent vers nulle part. Perdu, je le suis. A cette époque où je renoue avec mon passé, je suis tourné vers l'avenir. J'ai retrouvé l'apaisement avec mon esprit. Que dois-je faire? Tourner la page? Pardonner? Certainement le choix le plus difficile de ma vie.

Récit autobiographique. Je demande conseil, là.

mercredi 21 avril 2010

Une frite dans la nuit


A la sortie du lycée, notre groupe d'amis était déterminé à ne pas se séparer. Et pour marquer le coup, nous avons décidé d'adapter un récit complètement loufoque écrit par Ed Wood (l'autre) et qui racontait la formidable aventure de deux agents du Federal Bergueneuse Investigation chargés de résoudre l'enquête sur le vol de la friteuse communal. Leur périple les amènerait à croiser la route d'un tueur de chat aux méthodes singulières: il faisait exploser les chats et leur mettait une frite dans le postérieur pour signer son crime. Un scénario aussi complexe méritait qu'on y mette les moyens. Équipés d'une caméra 8mm, d'un vieux magnéto, de beaucoup d'humour, d'une pile de burgers congelés et de trois jours devant nous, nous avons enchainés les scènes de ce fabuleux court métrage qui marque la fin d'une époque.

C'est un événement qui marque les esprits. Souvent, mes parents demandaient à ce que je montre le film à mes amis, pire, à mes petites amies. Heureusement, il s'en est trouvé une qui n'a pas fuit devant ma tête de l'époque: cheveux en vagues, style bourgeois, lunettes rondes, et intonation efféminées faisaient mon personnage, vêtu d'un joli costume rose et accompagné de divers animaux de la ferme. Ridicule, nous l'étions. Moi le premier, en narrateur, copie ratée de Stephane Bern. De ceux qui ont visionné cette perle rare, j'ai le souvenir de crises de rires, aux larmes. Finalement, c'était un peu le but ! Étrangement, ce film à encore soudé des liens entre nous, et malgré la distance qui nous sépare parfois, on se retrouve régulièrement et on ressent à nouveau ce qui faisait notre groupe de l'époque. Une amitié très forte, comme au premier jour.

mardi 23 mars 2010

Le monstre sous le lit

On a tous eu peur, étant gamins, du monstre sous le lit. La faute aux histoires de grand méchant loup que nous racontaient nos mamans avant de nous coucher, première interprétation du mal contre le bien. Et le mal vient du noir, c'est connu.

Pourtant, je n'ai jamais cru qu'il y avait un monstre sous mon lit. Pas de Croquemitaine dans l'armoire non plus. Juste de la poussière. Et des morceaux de biscuit. Hum. Maman va pas être contente. J'ai parfois regardé, jamais impressionné. Mais je ne laissais pas trainer mes pieds trop près du lit, des fois que ces histoires à dormir debout seraient vraies. Il ne faudrait pas que le monstre attrape mes jambes et m'entraine sous le lit pour... pour quoi, en fait?

Tous les éléments étaient là pour entretenir ma peur. Je me couchais, me blottissais contre ma peluche, et fermais les yeux. Il faisait sombre dans la chambre. Seule, la lueur blafarde de la lune créait des ombres qui semblaient se mouvoir dans la pièce.

Et soudain, boum. Boum.

Un cognement. Répétitif. Quelqu'un monte les escaliers. Boum.

Boum.

Boum.

Je respire lentement.

Boum.

Putain, ch'ui con: c'est mon cœur qui bat que j'entends !

J'ai donc réalisé très tôt que les monstres qui se cachent sous le lit ne sont que des foutaises. Des trucs de grand mère, comme Marie Groette, ou l'araignée à la jambe de bois qui toque au plafond, destinés à maintenir les gosses dans la crainte et donc, dans le calme. Malgré tout, un jour, quelque chose d'étrange est arrivé, et s'est répété. Croyez-vous aux fantômes..?


vendredi 19 février 2010

Timidité et sexe dessiné

Ceux qui me connaissent depuis peu n'en croiront pas un mot, mais quand j'étais gosse, j'étais super timide. M'adresser à un adulte, faire des choses tout seul, sans ma maman à mes côtés, m'était impossible. Aller chercher une baguette à la boulangerie d'en face, c'était un véritable supplice. En fait, j'avais peur du regard des inconnus, ce qu'ils penseraient de moi, je n'étais pas à l'aise. 

La pire expérience de ma vie fut peut-être celle qui changea ma façon de voir les choses et me permis de m'affermir, de me libérer pour finalement devenir le Homer d'aujourd'hui. Ça se passait dans une station balnéaire près de La Rochelle, pendant les vacances. Jour de marché. J'avais 13 ans.
Comme à leur habitude, mes parents m'achetaient des bandes dessinées pour m'occuper pendant les vacances. Il y avait toujours foule dans ce petit magasin, et, au détour du rayon où trônaient fièrement Mickey et Pif, le chien, s'étalait un autre genre de BD: le manga porno, où les stars de Street Fighter échangeaient bien autre chose que des coups. Bison apprenait à Chun-Lee une nouvelle combinaison. Des images hautes en couleur, que j'hésitais à feuilleter... Je sortais du magasin, rouge de honte.
Mes parents attendaient devant, contemplant les étals du marché installé dans une rue passante particulièrement fréquentée:
« Alors, tu as choisi une BD?

  • Euh... oui mais j'suis pas sûr.

  • Tiens, voilà des sous, dépêche-toi »
Je retournais comme un sot dans la boutique, passait à travers ces gens immenses dont j'étais persuadé qu'ils me jugeaient, je saisissais le Journal de Mickey et le manga porno que je glissais dessous, et je m'avançais vers la caisse. La vendeuse passa les articles, me demanda de payer, dans une indifférence totale. Je sortais avec un discret « au revoir », la tête basse, et retrouvais mes parents dans la rue. J'étais en possession du fameux sésame, ticket vers la toison d'or dessinée, premier pas vers l'age adulte et une réputation d'obsédé :-)
J'avais acheté mon premier bouquin de cul...

mercredi 10 février 2010

Premières vacances

Aussi loin que je me souvienne, j'ai passé mes premières vacances dans les Vosges, près de Gérardmer, j'avais alors 6-7 ans, je crois. Les souvenirs qu'on garde de ces moments sont très vagues: une grande maison à étage avec un jardin clos, un perron bordé d'une barrière forgée noire, dans un village coincé contre une colline, aux vieilles pierres et au calme ambiant. Avec mes parents et mon frère, nous visitons les recoins de la région à la découverte de cascades nichées dans les forêts. L'air y était frais, l'endroit respirait.
Mais de ces vacances lointaines, les seules en montagne avec mes parents, me reste surtout l'image d'un instant particulier quand, avec Maman, nous montions au village le long des rues aux pavés abimés, pour nous rendre à la source: un puits aménagé près d'un vieux lavoir d'où coulait une eau claire, fraiche et potable. Les habitants du coin profitaient de l'endroit pour remplir leurs bidons et bouteilles. Même sous ce soleil de plomb, un halo de fraicheur envahissait l'espace et on aimait rester là, comme hors du temps.
On se croirait dans un roman de Pagnol, putaing !

lundi 25 janvier 2010

Les fêtes d'anniversaire


Chaque gosse rêve de fêter son anniversaire avec ses amis: faire un goûter où se produira un magicien, une boum où les garçons oseront peut-être inviter une fille à danser dans le vain espoir d'apercevoir un bout de sein dans les décolletés plongeants, une soirée où les vrais mecs s'aideront d'un verre d'alcool pour draguer les filles qui dansent entre elles au fond de la boite de nuit. Quelle que soit la manière, tous les enfants que nous étions avaient envie de passer ce jour particulier en compagnie de leurs camarades, pour marquer le coup et faire de cette date un instant mémorable.

Je n'ai jamais vraiment fêté mon anniversaire. La plupart du temps, cette date s'estompait derrière la fête des cloches, et se ponctuait par un gâteau merveilleux concocté par ma maman, autour duquel nous rassemblions la famille proche. Autour de la table, chacun levait son verre et l'enfant que j'étais ne se rendait pas compte que cette célébration ne visait pas spécialement à marquer ce changement d'âge, mais plutôt à profiter d'une occasion de plus de faire la fête. La fête entre adultes, quoi. Pas celle où on bouge, on joue à colin-maillard ou au foot avec ses potes. Ni même celle où on connait ses premiers émois, lors d'une boum au fond d'un garage. Encore moins celle au final de laquelle on s'envoie en l'air pour ne plus s'en rappeler le lendemain....

Avec le recul, je ne sais même pas si je regrette. Ces petites fêtes, blindées d'espoir et de rêves d'enfants, sont-elles finalement essentielles? Qu'auraient-elles pu m'apporter? Plus on vieillit, moins on apprécie cette date fatidique où le corps prend littéralement un an de plus. Les anniversaires de l'époque, à la campagne, loin des moeurs parisiennes où j'imagine le dynamisme, les magiciens, les filles seins nus et les vapeurs de cannabis, se limitaient à marquer le coup et à continuer sa vie comme si de rien n'était. Un avant goût de l'age adulte.

vendredi 1 janvier 2010

Des voeux pour la nouvelle année


Obligé de porter ce pull? Parce que là, même si on va voir Tata Monique, le pull me gratte.
C'était toujours sappé comme pour aller à la messe que mes parents m'emmenaient pour les voeux de la nouvelle année. Traditionnellement, on passait voir l'entourage: mes grands-parents, certains oncles et tantes, puis on allait au village d'à côté voir les cousins des oncles des tantes de mes grands-parents, qu'on ne voyait jamais dans l'année et qui piquaient quand il s'agissait de les embrasser. Ceux-ci, ravis de nous voir, faisaient passer le café ou péter le mousseux, et étalaient selon l'heure des biscuits apéritif sur la table - mes préférés - ou de vieux biscuits secs datant de la guerre, devinez laquelle. On restait là pendant des minutes qui paraissaient des plombes, n'oubliant pas qu'après on passerait chez Tonton Gérard, accroc du pinard, puis le cousin Claude, celui qui sent la pipe. On s'amusait avec le chien, s'il n'était pas empaillé, ou alors on s'ennuyait, tout simplement. Pas de GameBoy à l'époque. Juste la contemplation de l'horloge et son tic-tac lancinant. On se consolait tout de même lorsqu'un d'entre eux nous donnait des étrennes, allant des pièces en chocolat aux vraies en métal qui iraient rejoindre leurs consœurs au fond de la tirelire...
Le soir venu, alors qu'on s'impatientait de retourner jouer avec les cadeaux du Père Noël, on se retrouvait confronté à la dure réalité: il restait les cartes de voeux à faire. De petits cartons aux dessins hivernaux, à compléter au dos d'un petit texte à recopier, sans imiter la belle écriture de maman. Parrain, Marraine, si lointains, auraient droit à leur petite carte que le facteur déposerait quelques jours plus tard. Quand on est gosse, un voeu n'a pas de sens, on le fait parce qu'on doit. Quand on vieillit, l'attachement aux personnes qu'on côtoie donne de l'ampleur à ces souhaits. Je vous souhaite à tous une bonne année 2010, et surtout, une excellente santé!