Onglets

lundi 14 février 2011

Un autre cap

Il y a des révélations qui sont comme des coups de poignard au sein d'une plaie fraichement refermée. Le genre de choses qu'on nie, qu'on ne veut pas savoir et qui, par une curiosité malsaine, vous jaillit à la figure. Certains ne diront pas le contraire, il est difficile d'oublier une partie de son passé, même si l'avenir s'annonce radieux.

Un nom tapé sur Facebook, un billet qui revient en mémoire et une photo qui s'affiche. Mais cette fois-ci, ce n'est pas elle. Ce sont deux magnifiques enfants. Ils ont les yeux de leur maman. Les oreilles de la famille. Une fille, portrait craché de sa mère. Un garçon, adorable crapule.

Et chez moi, une douleur, là, quelquepart.

Le pire dans tout ça c'est qu'on sait qu'ainsi va la vie. Il y a huit ans, elle me disait encore ne pas vouloir d'enfants. D'autant que la vie de l'autre en était déjà parsemée. Quatre en tout. De deux femmes. Et maintenant, six, j'imagine. Ça remue les souvenirs, ça nourrit les regrets et ravive une certaine nostalgie. Et une certaine colère. Ça rappelle qu'on a été trahi, que tout change et que les personnes qu'on croyait importantes ont tourné la page sur vous, que vous n'étiez que passade et qu'aujourd'hui, elles trouvent le courage d'avancer là où vous hésitez à faire un pas.

Je finis ce billet sur une note positive, malgré tout: de mon côté, j'ai trouvé quelqu'un qui m'occupe pleinement! Pétillante, chiante, énergique, drôle et magnifique, Marge possède les qualités que je ne trouvais pas chez l'autre. Un sourire ravageur, un caractère fort, un cœur gros comme ça. Et elle, simplement, est la lumière qui éclaire mon chemin vers l'avenir.

mardi 8 février 2011

Dans les Vosges (sur un air de vacances)

Je garde un vague souvenir heureux de mes premières vacances d'été en famille. J'étais tout gamin, mes parents avaient loué une maison dans les Vosges. Le cadre était idyllique: une maison sur deux étages, surplombant un grand jardin, au cœur d'un village ancien. Les routes encore à demi pavées, une côte longée de maisons en pierre, et notre petite famille qui s'en allait à la source remplir ses bouteilles. Car dans ce village, on puisait l'eau d'une source naturelle où chacun venait se désaltérer. Un peu plus loin, un vieux lavoir accueillait des dames qui vivaient encore à une autre époque.

Tous ces souvenirs sont encore brumeux. Je me souviens de ces sorties, au fin fond des bois, où mes parents tentaient de nous abandonner... Nan, j'déconne. On allait voir les cascades nichées au creux des rochers, dans la forêt. On faisait des randonnées, à la fraicheur de l'ombre dégagée par les grands arbres, on montait sur ces gigantesques cailloux. Le soir, on prenait le dîner sur la terrasse, puis on allait à la recherche de lézards qui auraient passé la journée à dorer au soleil, sur un des vieux murs du village...

Pinaise, je me rends compte que les choses simples sont celles qui laissent les meilleurs souvenirs. Cette année, je pars en vacances en Crête. Plus sophistiqué, avec des centres d'intérêt différents, plus matures. Ça sera bien. Mais ça ne sera plus jamais pareil.

lundi 7 février 2011

Tout un cinéma

La salle était à l'arrière d'un café, sur la place. Je suivais mon père jusqu'au comptoir, où il échangea quelques mots avec le barman. Dans la pièce, à l'époque, on pouvait fumer, et l'atmosphère était lourde de volutes. Malgré cela, l'ambiance était sympathique, je me rappelle bien la lumière du lieu. Les tables où discutaient des gens, en jouant aux cartes ou sirotant un demi. Le bruit des verres qu'on trinquait, la couleur délavée du carrelage et ces miroirs le long des murs. Puis, nous passâmes à l'arrière et le monde changea:

Une veille salle de cinéma aujourd'hui disparue, des sièges cramoisis faisant face à un écran qui, du haut de mes 8 ans, peut-être, paraissait géant. Une odeur de renfermé, peut-être aussi de pop-corn, et une lumière tamisée, presque inquiétante. Personne dans la salle, si ce n'est mon père, moi et mon frère. On s'installait au milieu, dans l'attente du moment où tout s'obscurcirait, et laisserait place à un moment magique. Le premier film que j'ai vu au cinéma n'aura jamais été effacé dans ma mémoire par tous ceux qui ont suivi depuis. C'était un moment magique, privilégié, merveilleux. On est allé voir un Disney. La Belle et le Clochard.