Onglets

samedi 26 décembre 2009

Le Père Noël


Le Père Noël est passé cette nuit. On le sait, c'est le jour tant attendu, les cadeaux sont au pied du sapin. Et c'est pas parce qu'on a été obligé de se coucher tôt qu'on a pas entendu, en songe, le tintillement des clochettes de son traîneau. Chez nous, le Père Noël ne passe pas par la cheminée: le poêle à charbon tire de tout son feu, il s'en brûlerait les fesses ! Non, il passe sûrement par la porte, impossible de savoir. Et puis, qu'importe, ce matin, les jouets attendent sous le sapin, et nous sommes déjà réveillés: il est à peine 6h, les parents dorment encore, mais mon frère et moi n'attendons que de découvrir ce que le gros barbu nous a apporté.

D'ailleurs, on prépare un plan: aller voir combien il y a de paquets, peut-être même en subtiliser un, juste pour assouvir notre soif de curiosité! C'est pas bien, mais impossible d'attendre plus longtemps... J'envoie mon frangin en éclaireur... Courageux mais pas téméraire, c'est bien plus facile de déléguer. Il s'avance dans la pénombre, éclairé un instant pas le sapin qui clignote. Et il revient, rapidement, la lumière de la chambre des parents vient de s'allumer ! Le lâche !

Pour eux aussi, la journée s'annonce stressante. Ils ont un repas de famille à préparer, nous recevons ce midi. Et interdiction pour eux de manquer ce moment où nous, leurs enfants, déballeront les paquets cadeaux qu'ils ont fait pour nous. Il m'apparaît que voir la joie d'un enfant, le sien, le jour de Noël, comble de bonheur. C'est avec un brin de reconnaissance que cette année là, conscient que le Barbu devait rester réel dans le cœur de mon petit frère, je déballais patiemment mes cadeaux...

lundi 21 décembre 2009

Noël d'entreprise


La période de Noël est propice aux souvenirs.  Le froid balayait les plaines autour du village, et nous allions, la nuit à peine tombée, au Noël de l'entreprise où travaillait ma mère. Pour l'occasion, le CE avait réservé la salle des fêtes, au crépis fané qui avait vu passer bien des événements, et nous nous engagions, mon frère et moi, au coeur d'une allée improvisée et bordée de chaises dépliées. Là, s'asseyaient des inconnus et leur famille, venus écouter un laborieux discours et assister à une sorte de défilé de remerciements. On s'en fichait un peu, impatients, car ce soir, le père Noël devait passer! Nous étions pourtant loin du 25 décembre, mais aucun de nous ne se posait la question. On allait voir l'homme en rouge.

Un claquement se fit entendre derrière nous. Courant d'air annonçant que la porte de la scène, au devant, s'entrouvrait. Un visage, buriné, couvert d'une longue barbe blanche, apparut. Ce n'était pas Oussama, mais son cousin du Nord, Noël. Nous n'avions pas les boules, et courageusement, chaque enfant s'avançait vers lui tandis qu'il s'installait sur un siège, face à nous.
Comme chaque année, nous nous asseyions sur ses genoux, il nous regardait d'un regard ivre, et nous chuchotions à ses oreilles la liste des cadeaux rêvés. Ensuite, il nous tendait une orange, un personnage en chocolat et un jouet, pour les plus jeunes. Cette fois, ce sera un camion.
Le visage heureux, épanoui, encore rêveur, nous rejoignions les parents assis au fond, spectacle terni par les piliers de comptoirs qui ne venaient là que pour une bière, essence de mes envies futures ;-) Le Noël du CE avait ce quelque chose de particulier, qui renait chaque année à l'approche des fêtes. Souvenirs d'enfance...

Etrangement, je crois que c'est lors d'une de ces cérémonies, peut-être la dernière avant que ma mère change d'entreprise, que je sus instinctivement que le Père Noël qu'on voyait là n'était pas le vrai... Que le vrai, finalement, n'était peut-être qu'un mythe.

vendredi 18 décembre 2009

Tombe la neige


Il neige. Je la regarde tomber lentement, au chaud, à l'intérieur. Je pense désormais à ceux qui ont froid, là dehors, ceux qui rentrent du boulot en voiture, bloqués, qui ne voient rien à deux mètres. Les gros flocons, quand on est adultes, apportent parfois plus de craintes que de réconfort. La tasse sur la table refroidit. Je l'attrape, serrant mes mains autour comme pour absorber les résidus de chaleur, et je me rappelle que la neige, c'était magique.


Elle réveille en moi des souvenirs d'enfance, ceux où Maman venait nous réveiller, mon frère et moi, en nous annonçant que dehors tout était blanc. On se levait alors très vite pour regarder à la fenêtre. Je me demande pourquoi ma mère ne l'a pas fait plus souvent, même en juin, pour nous sortir plus facilement de sous la couette ! On ne se posait pas de question sur l'aspect chimique d'un flocon: la neige était là, c'était magique. Qu'on aille ou non à l'école, il ne fallait pas longtemps pour que commence une bataille de boule de neige. Contrairement aux gosses d'aujourd'hui, on s'amusait des choses simples et, non, on ne mettait pas de gravillons dans la boule de neige. On montait dans le carré d'herbe, derrière la maison ou l'école, pour créer un bonhomme de neige. Deux boules. C'est un mâle. Des cailloux pour les yeux, une carotte pour le... nez. Et il restait là, jusqu'au printemps, à nous regarder jouer.

On sortait les vélos et on partait, tant bien que mal, vers le parking d'en face pour laisser une trace profonde et faire des dérapages. Le genre de truc, qu'adultes, on fait encore au fond des toilettes... La commune avait allumé les petites étoiles aux grosses ampoules le long de la rue principale, c'était porteur de fête. Celle où on savait se contenter. Et l'esprit de Noël était là.

Je regarde tomber la neige. Je me souviens des bons moments. Je suis adulte. Et nostalgique.