Onglets

mercredi 16 mars 2011

A bicyclette

J'étais fier sur mon vélo. Un BMX bleu et blanc, le vélo de cross par excellence. Bon, d'accord, ça ne faisait pas longtemps que je savais en faire tout seul, et Papa m'attendait là-bas, au loin, surveillant que je ne me vautre pas lamentablement sur cette petite route qui passe derrière la maison. C'est là que j'ai appris à pédaler tout seul, assez vite pour ne pas tomber. Au départ, Papa tenait ma selle et courait à mes côtés, c'était la « tehon ». Mais aujourd'hui, le soleil brille, Papa est au bout de la rue et moi, je suis un vrai Fangio des bacs à sable sur son vélo. Hop, j'atteins la dernière maison, et je fais demi-tour sans m'arrêter: je file comme le vent !

Il est midi, il faut rentrer manger. Des frites, surement. J'arriiiiiiiive et je freine super fort, le vélo se stabilise et me voilà en équilibre arrêté.... enfin, pas longtemps, parce que je balle dangereusement sur la droite ... et pouf, je tombe comme un gros étron au milieu d'un nid d'orties plus grandes que moi ! On m'avait pas dit qu'il fallait mettre les pieds sur les côtés pour pas tomber !!

Évidemment, je chiale, je ne suis qu'un gamin. Immédiatement, Papa accoure et m'emmène à l'intérieur pour soulager ces piqûres qui font circuler le sang, soi-disant... On tente le vieux remède de grand-mère, on m'étale du vinaigre sur l'intégralité du corps. Ça pue. Et ça marche vraiment moyen-moyen...

mardi 8 mars 2011

Petit bout de papier rose

Il faisait beau en ce jour où je passais mon permis de conduire. J'arrivais à l'heure sur la place de la Gare, où attendaient déjà des jeunes comme moi. Je fus accueilli par le moniteur qui me demanda d'attendre un instant: il devait définir l'ordre de passage avec l'inspecteur. A ce moment là, tu te demandes ce qui est préférable: commencer et soulager son stress, ou passer deuxième et éviter les erreurs potentielles du premier conducteur. Laissant ce choix au hasard, je faisais les cent pas dans le hall de gare. Je passerai deuxième.

En attendant comme ça, l'autre, le "premier conducteur", n'hésitait pas à se vanter: il avait fait Conduite Accompagnée, possédait l'expérience de la Mercedes de Papa... obtenir le permis de conduire n'était qu'une formalité. D'autant qu'il connaissait le coin. Trop facile. Ca tombe bien, il commença. S'installa au volant de la Nouvelle Clio, et partit en vadrouille dans la campagne. Il ne fallut pas cinq minutes pour qu'il prit trop large un virage serré sans visibilité, sur une petite communale, et il se retrouva nez à nez avec une autre voiture ! L'inspecteur pila. L'autre n'aurait pas son permis. Il se gara un peu plus loin et je pris les commandes...
Et je roulais à merveille, totalement à l'aise sur une route que j'avais prise le matin même lors de ma dernière leçon de conduite. Je connaissais le parcours et n'hésitais pas à me le faire confirmer par l'inspecteur à chaque croisement où nous passions en pleine confiance. Nous discutâmes un peu, et il me demanda de retourner au point de départ. J'avais effectué un parcours sympathique, passant par les vallées et les bois, rejoignant la ville et circulant aisément dans les petites rues. L'inspecteur ne me demanda pas de faire de manœuvre. Je me garais le long du trottoir, place de la Gare. Il me demanda de lire la plaque d'une voiture garée devant. Puis il griffa le papier rose, mon sésame. Je venais d'obtenir mon permis.

Et tandis que je m'éloignais, heureux, célébrer ça au bistro du coin (déjà!), je constatais que la signature de cet inspecteur à la barbe blanche se composait de quatre lettres: N O E L. Ça ne s'invente pas, c'est le père Noël qui m'a donné mon permis de conduire !