On a une petite tradition en ce moment
au boulot. On remonte dans notre service avec notre café autour de
8h20. On se pose à nos bureaux qui sont alignés, on tourne la tête
vers la baie vitrée de notre étage et on contemple le paysage:
quelques toits de la ville à proximité du boulevard restent dans
l'ombre de grands sapins, noircis eux-même par le contrejour que
provoque le lever du soleil. Le ciel, rose et bleu, efface ses nuages
nocturnes et des traits fins qui se dissipent peu à peu, les
couleurs changent et se réchauffent quand apparaît, derrière un
sapin, l'astre flamboyant. D'abord un trait lumineux, puis en
quelques secondes, se dessine un cercle parfait, d'un orange profond,
presque rouge. L'aube.
Ça ne dure qu'un instant mais c'est magique.
On s'amuse à deviner le décalage journalier de l'angle de la Terre.
Aujourd'hui, le soleil se lève entre deux sapins, hier c'était
derrière le premier. Et demain? Ce moment ne dure qu'un instant,
deux ou trois minutes où les volutes de fumée qui se dégagent de
notre café nous rappellent à la réalité. On se met à bosser,
apaisés.
Le titre de ce billet saura faire sourire les plus malins ;-)
Ca y est, j'ai compris... C'est un peu comme si vous étiez au bar.
RépondreSupprimerGrand moment en effet ... où l'humain pendant quelques minutes est attentif à la beauté de la nature, à son incroyable précision ... Instant suspendu ...
RépondreSupprimerVoici ce qu'en disait Sophocle il y a presque trois mille ans :
"Soleil nouveau, lumière la plus belle qui jamais se soit levée sur nos sept portes [celles de Thèbes], Oeil du jour apparu au dessus de nos champs et de nos villes, Tu as fait fuir par delà l'horizon, le bouclier blanc des soldats venus d'Argos ... "
Merci pour ce partage émouvant.Enfin, moi ça me touche.
@mtislav: ah ouais, exact. C'est un peu ça tous les jours.
RépondreSupprimer@Apolline: je suis un peu comme Monnet: un admirateur de la couleur. Le monde propose une telle palette qu'il n'est pas rare de me voir bloquer devant un paysage riche en couleurs.